Marie Borel
de «Fin de citation»

 

 
 
 

 

 

 

English Translation
by Keith Waldrop

Cela ne sert à rien de découvrir ce qu'il y a dans la tête de n'importe
qui. N'importe quel imbécile peut mettre sa tête dans le sable mais nul
ne sait ce que l'autruche y voit. Je cherchais quelque chose que j'avais
perdu. Je passe une grande partie de mon temps à chercher. Les choses
ne sont pas toujours comme elles deviennent. Je ne sais pas pourquoi.
Passe une jeune fille qui me demande l'heure. Déjà? dit-elle, étonnée et
un peu fâchée comme si j'étais responsable du fait qu'il soit huit heures.

     Qu'il s'agisse d'une plage du Sud je n'ai pas de raisons de le dire
mais je le sais. Sous le grand tilleul devant la maison se berçaient sourds
et souriants deux petits vieux. L'arbre attaché trop court, la mort
des amours. Où peut-on s'ennuyer moins qu'en voyage? On était aux
premiers jours de juin. La matinée menaçait de finir avant d'avoir
commencé. Les hommes ne comprenaient rien. Même les chauffeurs de
taxi avaient mauvaise conscience. Les courtisans faisaient des remarques
pleines d'esprit. Authentique mélodrame alphabétique. Je pataugeais
dans un marécage d'indices.

     – Tu veux un autre café?